La catégorie des entreprises de taille intermédiaire (ETI), créée par la loi de modernisation de l’économie de 2008, a dix ans

Depuis 2008, « la marque ETI » s’est progressivement imposée dans le débat public économique. Elle a permis de :

  • Mettre en valeur le poids des ETI dans l’économie et leur contribution à l’emploi et à l'investissement dans les territoires ;
  • Souligner le déficit français en ETI par comparaison avec nos principaux voisins européens ce qui en fait la principale anomalie de notre tissu économique. Ce constat est aujourd’hui unanimement partagé ;
  • Contribuer à faire de l’augmentation du nombre d’ETI et l’ambition d’un «Mittelstand  à la française» un nouvel horizon de la politique économique du pays.
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A l’échelle nationale, les ETI constituent un véritable actif stratégique pour l’économie

  • Sur les 3 000 entreprises identifiées par l’INSEE comme moteur de l’économie française et pesant 75% de la VA, de l’investissement et des exportations françaises, 2 030 sont des ETI.
  • Catégorie la plus intensivement investisseuse avec un taux d’investissement de 27% vs. 18% pour les PME, les ETI sont activement créatrices d’emplois (+ 335 000 emplois nets créés entre 2008 et 2016). Sur-représentées dans l’industrie manufacturière (38% des ETI sont industrielles) elles contribuent puissamment aux exportations françaises dont elles représentent 34%.

Souvent leaders mondiaux ou européens dans leur secteur, ces champions des territoires contribuent à la cohésion économique et sociale de nos régions.

68% des sièges sociaux des ETI se situent en région en dehors des grandes métropoles. Dans leur territoire, les ETI animent l’économie locale en agrégeant des réseaux d’entreprises sous-traitantes, de prestataires de service, de logisticiens…

La structure familiale des ETI (75%), la stabilité de leur actionnariat, leur enracinement local constituent un bouclier « anti-délocalisation ». Les prises de participation majoritaires de fonds d’investissement ou le rachat par des sociétés étrangères pilotées depuis des centres de décision lointains n’offrent pas les mêmes garanties de pérennité des investissements et des emplois

Orientées vers le long terme, en moyenne peu endettées, les ETI ne sur-réagissent pas aux retournements de conjoncture. Elles constituent un pôle de stabilité et de développement de l’emploi dans nos régions.

Les trois enjeux pour enrichir le tissu économique en ETI

Le long terme

Pour construire une ETI, développer une marque solide à l’international, il faut du temps. Ce temps est donné par la stabilité actionnariale. Le Gouvernement a réglé une partie du problème avec la suppression de l’ISF sur les parts d’entreprise et l’instauration du prélèvement forfaitaire unique qui baisse le coût du dividende que versaient les entreprises pour capitaliser leur transmission. La question de la transmission n’est, pour autant, pas totalement réglée car le cadre français demeure en décalage par rapport à la moyenne européenne tant sur sa complexité que sur son coût.

La compétitivité

Les ETI produisent, investissent et recrutent en France. Majoritairement internationalisées, elles sont surexposées au décalage compétitif du site France. Un décalage double : (i) sur les taxes de production (les 1 800 ETI industrielles françaises supportent 63% de la C3S, 46% de la CFE et 52% de la CVAE) et (ii) sur le coût du travail sur les profils intermédiaires et supérieurs. Au regard des montants d’investissements nécessaires à la transformation digitale et à la montée en gamme de nos entreprises, le retour à une compétitivité alignée sur les standards européens est crucial.

L’attractivité des talents, et notamment des jeunes

Pour croître et se développer, les PME de croissance et les ETI doivent attirer les meilleurs talents dans leurs territoires d’implantation (souvent hors des métropoles régionales). Attirer les meilleurs talents suppose d’une part d’être en capacité de les associer à la réussite de l’entreprise (épargne salariale) et de donner du sens à l’action de l’entreprise (engagement sociétal/mécénat). Dans cette guerre des talents, les ETI, entreprises à taille humaine, dotées de circuits de décision courts, qui investissent dans le capital humain, disposent d’atouts qui pourraient être renforcés.

Les chiffres clés

6 200

ETI EN FRANCE

25%

DE L'EMPLOI

34%

DES EXPORTATIONS

26%

DE TAUX D'INVESTISSEMENT

75%

DES SITES DE PRODUCTIONS DANS LES VILLES MOYENNES OU EN ZONE RURALE

38%

DES EMPLOIS DE L’INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE

68%

DES SIÈGES SOCIAUX HORS DE L’ILE-DE-FRANCE

23%

DES DÉPENSES GLOBALES DES ENTREPRISES EN R&D

73,5%

DES ETI SONT PRÉSENTES À L’INTERNATIONAL

335 000

EMPLOIS NETS CRÉÉS ENTRE 2009 ET 2015