À l’occasion de la Rencontre des Entrepreneurs de France 2024, le METI a pris part à la présentation de l'étude réalisée avec KPMG France sur « le facteur ETI », qui désigne cette combinaison de caractéristiques propres aux entreprises de taille intermédiaire faisant d’elles des fers de lance de la (ré)industrialisation de notre pays et, partant, du renforcement de son tissu productif local.
Alexandre Montay, délégué général du METI, est intervenu dans ce cadre avec un premier propos sur l’émergence de la catégorie ETI en France et ses bénéfices pour l’économie et la vitalité des territoires. Il a ensuite affirmé la nécessité de poursuivre la dynamique de réindustrialisation par un travail sur trois échelons : local, national et européen.
Articulée autour de neuf témoignages de dirigeants d’ETI implantées dans neuf territoires différents, l’étude a permis d’identifier cinq facteurs qui conditionnent la réussite de la réindustrialisation portée par les ETI : le facteur opérationnel, le facteur foncier, le facteur environnemental, le facteur humain, et le facteur territorial. De ces cinq facteurs de réussite, tout laisse à penser que la revitalisation du tissu industriel est, et continuera d’être, majoritairement portée par les ETI françaises hors des métropoles, conclut-elle.
[Étude] (Ré)industrialisation : le facteur ETI
[Les Échos] Série d’été consacrée aux ETI
Les Échos ont consacré une série d’été à Frénéhard & Michaux, Darégal, Thuasne, Babolat, ARaymond : cinq ETI familiales qui, grâce à leur vision de long terme, ont pu se projeter par-délà les aléas de conjoncture et se développer sur plusieurs générations.
Des échafaudages aux produits aromatiques, en passant par le textile médical, les équipements de tennis, et les solutions de fixation et d'assemblage pour l'automobile, ces entreprises françaises se sont chacune imposées comme des leaders dans leur domaine.
Il y a d'abord la société Frénéhard, historiquement spécialisée dans la fabrication de crochets de gouttières, où le flambeau s'est transmis depuis cinq générations. Il y a aussi Darégal, multinationale de l'aromatique culinaire, à la tête de laquelle chaque successeur a essayé d'apporter sa touche personnelle pour faire évoluer ses produits. Les Echos s'intéressent également à Thuasne, l'une des plus vieilles entreprises de textile médical en Europe, ainsi qu'à la célèbre marque d'équipement de tennis Babolat, qui, bien avant de faire du champion Rafael Nadal son emblème, était spécialisée dans la fabrique de fil chirurgical et de cordes d'arc. Vous découvrirez enfin l'histoire de ARaymond, entreprise de boutons-pression fondée en 1865, aujourd'hui consacrée aux produits d'assemblage rapide, et qui cherche sans cesse à se réinventer.
En moyenne âgées de 45 ans, les ETI françaises ont la spécificité de battre des records de longévité : 8% d’entre elles - soit plus de 450 ETI - sont aujourd’hui centenaires.
Publiée par Les Echos le 7 août 2024
[Interview] Le co-président du METI invité sur BFM Business
Ce jeudi 22 août 2024, Philippe d'Ornano, co-président du METI et président de Sisley, était l’invité de l'émission Good Evening Business sur BFM Business.
Il a fait état des préoccupations des dirigeants d’ETI en cette veille de rentrée. Dans tous les secteurs, les tensions internationales sont une source d’inquiétude. En outre, les ETI continuent de subir un prix de l’électricité beaucoup plus élevé qu’en 2022. Enfin, elles font face à un « mur » de normes nouvelles qui constituent un véritable choc de complexité.
A cela s’ajoute un contexte politique extrêmement incertain, avec le risque de voir adopter une ligne économique qui a déjà démontré par le passé son impact désastreux pour les entreprises et pour le pays.
La France a pourtant la capacité de créer la richesse et les emplois qui permettraient de répondre aux attentes de la société mais également de redresser les comptes publics, a souligné Philippe d’Ornano. Aussi a-t-il appelé à créer « les conditions pour que les entreprises françaises puissent faire le plein de médailles ».
Publiée par BFM Business le 22 août 2024
[Enquête] Situation politique : un coup de frein sec sur l’investissement des ETI
Alors que la politique économique des prochains mois est encore une équation à multiples inconnues, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI) vient de réaliser une première enquête-flash pour monitorer l'impact de la situation du pays sur l'activité des ETI. Les résultats de cette enquête menée du 11 au 17 juillet auprès de 1500 ETI sont particulièrement inquiétants : seules 6% des ETI déclarent maintenir avec certitude l’intégralité des investissements initiés ou prévus en France cette année.
Avant la dissolution de l’Assemblée nationale, 85% des ETI avaient initié ou s’apprêtaient à engager des investissements supérieurs à 2M€ en France. L’enveloppe associée s’élevait à 11M€ en moyenne et le nombre d’emplois générés à 50 en moyenne. Ces chiffres prometteurs traduisaient la confiance dans le site France qu’inspirait la stabilité de la politique de l’offre. L’Observatoire Trendéo observait ainsi une dynamique haussière de l’investissement des ETI en 2024, avec notamment 5Mds€ d’investissements annoncés au deuxième trimestre, un montant en hausse de 42% sur un an et de 18% au-dessus de la moyenne trimestrielle des trois dernières années.
Or, force est de constater que la donne politique actuelle a porté un coup de frein sec à cette dynamique : seules 6% des ETI ont la ferme intention de maintenir l’intégralité des investissements initiés ou prévus en France cette année. Pour la majorité, la pause s’impose : 60% des ETI ont à ce stade choisi de suspendre tout ou partie de ces investissements. La réduction ou la réorientation des enveloppes est elle aussi bien engagée : 55% des ETI annoncent les avoir réduites et 28% les avoir réorientées vers d’autres pays (en tout ou partie). Enfin, 12% des ETI ont d’ores et déjà choisi d’arrêter, pour partie au moins, leurs investissements.
Ces chiffres sont révélateurs de l’ampleur du choc pour les ETI, pourtant rompues aux aléas conjoncturels et particulièrement résistantes en temps de crise. Ces championnes du long terme, à la tête de pas moins de 125.000 implantations sur le territoire national, se trouvent comme paralysées par l’incertitude extrême qui caractérise la situation politique et les risques qui pèsent sur la ligne économique (politique de l’offre) et sur les réformes fiscales et sociales (redressement compétitif) poursuivies de façon transpartisane depuis plus de dix ans.
Ces risques sont d’autant plus redoutés que les ETI ont vu leur situation financière fragilisée sous l’effet conjugué du ralentissement de l’activité au niveau mondial et de la spirale inflationniste des deux dernières années. Alors que la rentabilité d’1 ETI sur 2 était en berne en juin, les ETI seraient bien en peine d’absorber de nouvelles hausses de coûts inspirées par des propositions dénuées de bon sens économique et qui ont par le passé démontré toute leur nocivité sur le tissu productif.
A cet égard, dans le cadre de notre enquête, les ETI ont été interrogées sur les conséquences d’une potentielle revalorisation du SMIC à 1600€ nets :
- Leur masse salariale augmenterait de 7% en moyenne ; pour 1/3 d’entre elles, cette augmentation serait égale ou supérieure à 10% ;
- Pour faire face à cette augmentation, 40% des ETI augmenteraient leurs prix à la vente, 24% diminueraient leur masse salariale et 14% réduiraient leurs OPEX ou CAPEX (N.B. Il s’agit du levier principal de réponse à l’augmentation des coûts). Enfin, 6% des ETI estiment qu’elles seraient incapables d’y faire face et que la pérennité de leur activité serait en jeu.
Alors qu’elles avaient commencé l’année avec une ambition marquée pour 2024, les ETI voient donc leurs perspectives pour le moins contrariées, et avec elles celles de toute une série de fournisseurs et sous-traitants pour lesquels elles jouent un rôle structurant au sein de la chaîne de création de valeur, notamment dans le secteur de l’industrie. Ce sont aussi leurs trajectoires de transformation volontaristes, en particulier s’agissant de la décarbonation de la production, qui concentraient nombre de projets d’investissements et qui se retrouvent aujourd’hui malmenées si ce n’est compromises.