INBONIS Rating, première agence de notation européenne spécialisée pour les PME et ETI, et le METI publient la 3e édition de leur Observatoire en partenariat avec La Banque Postale et le Club ETI Ile-de-France sur le thème « Les PME de croissance et ETI face à la réindustrialisation ». Ces travaux ont permis d’identifier les atouts et les faiblesses des PME de croissance et ETI industrielles pour relever le défi de la réindustrialisation.
Cette troisième édition est le fruit de l’analyse d’un échantillon de plus de 500 entreprises notées par INBONIS Rating, à partir de sa base de données uniques, construite avec plus de 50 000 data points qualitatifs, ainsi que sur la base de l’INPI qui recensait 2 954 ETI et PME de croissance positionnées dans le secteur industriel (1 358 ETI et 1 596 PME de croissance). Cet Observatoire s’appuie également sur les risques environnementaux tels que définis par l’EFRAG (European Financial Reporting Advisory Group) : le changement climatique, la pollution, la gestion de l’eau, la biodiversité et l’écosystème, et l’économie circulaire et la gestion des déchets.
Il s’inscrit dans un contexte, particulier, marqué par :
- Une conjoncture mondiale qui se durcit, sur laquelle viennent peser de nouveaux risques géopolitiques, qui, conjuguée à la sortie des dispositifs de soutien post pandémique, se traduit par une hausse globale des faillites d’entreprises y compris industrielles.
- Un choc de coûts qui perdure : énergie, intrants industriels, masse salariale, financement en lien avec la hausse des taux d’intérêts.
- Un mur d’investissements colossal auquel sont confrontées les PME de croissance et ETI, lié au défi majeur de la décarbonation, mais également aux risques cyber, à la numérisation, à la modernisation de l’appareil productif et à l’innovation.
C’est dans ce contexte passablement chahuté que PME de croissance et ETI vont être désormais contraintes de s’armer pour utiliser la nouvelle grammaire de la mesure de leur performance extra-financière (CSRD notamment). Un autre défi de taille !
Quelques enseignements clés de cet Observatoire :
● Le secteur des ETI et PME de croissance industrielles est très concentré en France (48 % d’entre elles appartiennent au secteur manufacturier) et occupe une place centrale dans l’économie française. Les ETI et PME de croissance industrielles accumulent au total un chiffre d’affaires de 167 milliards d’euros et un EBITDA de 17 milliards d’euros.
● Faisant face à un environnement incertain et peu favorable, ces entreprises sont néanmoins très solides : en appliquant la méthodologie INBONIS Rating à l’ensemble des ETI et PME de croissance industrielles, elles seraient 71,4 % à obtenir un cran de notation de crédit égal ou supérieur à BB. 17,4 % des ETI et PME de croissance industrielles notées par INBONIS Rating en France obtiennent une notation investment grade (BBB ou supérieure), ce qui, extrapolé à l’ensemble des ETI et PME de croissance industrielles, pourrait représenter plus de 500 entreprises investment grade.
● Le secteur industriel retrouve de timides couleurs : L’EBITDA des ETI et PME de croissance industrielles a enregistré une baisse ces dernières années, ce qui, associé à un niveau de chiffre d’affaires moyen constant, a entrainé une baisse globale de la marge d’EBITDA. Des signes d’amélioration récents sont néanmoins perceptibles.
● La quasi-totalité des 2 954 ETI et PME de croissance industrielles est très exposée au moins à un des risques environnementaux définis par l'EFRAG. Les ETI et PME de croissance industrielles affichent une exposition très élevée au risque environnemental, particulièrement au titre de la gestion des déchets et de l’impact sur le changement climatique, touchant près de la moitié des entreprises analysées. Elles devraient augmenter de 32 % leur niveau actuel en dépenses d’investissement pour faire face aux risques ESG.
● La capacité d’investissement des PME de croissance et des ETI implique également une politique économique au service de la consolidation de leurs fonds propres. Engagée depuis plusieurs années par le Gouvernement, elle doit viser 4 priorités :
o Accélérer le redressement compétitif du site France
o Sécuriser un prix de l’énergie compétitif
o Permettre aux PME et aux ETI d’accéder aux grands programmes d’investissements
o Faire reconnaître la spécificité des ETI à l’échelle européenne