Des ETI conquérantes mais sceptiques sur la capacité des pouvoirs publics à répondre au défi pressant de la compétitivité.
La France compte trois fois moins d’entreprises de taille intermédiaire que l’Allemagne et deux fois moins que le Royaume-Uni. Pour autant, ces « champions cachés » de l’économie française jouent un rôle structurant dans le tissu productif et sont au coeur des enjeux de la compétitivité. C’est pourquoi, Amundi, ASMEP-ETI et Option Finance ont entrepris de lancer le premier baromètre tri annuel dédié à la compétitivité des 4 600 ETI françaises.
La première édition de ce baromètre, réalisé par Aloa Consulting, nous livre trois principaux enseignements :
1- Un environnement complexe
Pour les ETI, le constat est unanime : elles évoluent dans un environnement marqué par l’alourdissement global de la fiscalité (pour 63% des dirigeants d’ETI). La complexité administrative est également pointée du doigt pour 51% des dirigeants d’ETI.
Face à ce constat, les mesures de simplification et des baisses de charges sont jugées nécessaires pour 90% d’entre elles. La stabilité fiscale et l’assouplissement des seuils sociaux constituent également une priorité.
2- Un certain scepticisme sur la capacité des pouvoirs publics à changer la donne
Pour près de 2/3 des ETI, les mesures prises par le Gouvernement ne contribueront pas à améliorer leur compétitivité. Si le Crédit Impôt-Compétitivité-Emploi (CICE) est perçu comme un point positif par 69% des ETI, l’effet de ce dispositif sur l’emploi reste toutefois modéré : seules 29% des ETI l’ont utilisé pour recruter.
3. Une confiance solide dans leur performance et une volonté d’y associer les salariés
Malgré ce scepticisme, trois quarts des ETI restent confiantes dans l’évolution de leur activité pour les 12 prochains mois.
Pour assurer leur propre compétitivité, elles misent avant tout sur l’investissement principalement dans l’appareil productif (74% des ETI industrielles) ou dans la croissance externe (52% des ETI de services). La R&D reste également une priorité pour la moitié d’entre elles. 80% des ETI estiment d’ailleurs disposer des moyens nécessaires pour les financer. Trois quarts des ETI ont fait face à un besoin de financement au cours de l’année écoulée, 56% pour investir dans leur appareil productif, 34% pour financer leur besoin en fonds de roulement. Elles ont eu principalement recourt au financement bancaire (51%) et au renforcement de leurs fonds propres par le chef d’entreprise lui-même ou ses proches (23%).
Enfin, l’association des collaborateurs à la performance de l’entreprise apparaît comme une priorité pour les ETI. 100% des ETI interrogées souhaitent mettre en place ou renforcer les outils d’association des salariés sur le long terme, et 59% projettent cette mise en place pour les 12 prochains mois, que ce soit à travers un plan de formation ou encore l’intéressement pour lequel une puissante dynamique et à l’oeuvre : 67% des dirigeants interrogés l’ont déjà mis en place et 20% projettent de l’instaurer dans l’année à venir.