[Les Échos] Tribune : Hausse du coût du travail, le coup de trop !

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[Communiqué] Sans simplification drastique et rapide, le Mittelstand européen risque le délitement

Paris, le 19 février 2025 – Le METI alerte depuis plus de quatre ans sur l’impact en termes de compétitivité de la déferlante de complexité issue du Green Deal dont les nouvelles obligations déclaratives imposées par la CSRD et la CS3D pour les entreprises du Mittelstand européen sont l’incarnation. Attaché à objectiver par la donnée la réalité du terrain, le METI dévoile les résultats d’une nouvelle enquête sur la complexité normative telle que reçue, vécue, perçue au sein des ETI. Ces résultats sont sans appel : il n’est pas une seule ETI qui ne juge pas la CSRD « complexe », plus d’1 ETI sur 2 la juge même « extrêmement complexe ».
 
Green Deal : de l’action plutôt que de la paperasse !
 
Alors que PME de croissance et ETI avaient, pour la grande majorité, engagé une trajectoire convaincue et soutenue de transformation durable de leur modèle d’affaires, de leurs modes de production et d’organisation, l’Union européenne et ses représentants ont réussi, par un surprenant mélange d’enthousiasme naïf, de dogmatisme acharné et, surtout, en totale déconnexion avec la vie économique, à les couper dans leur élan de verdissement. Comment ? En estimant que la preuve de la décarbonation prime sur l’acte de se décarboner et en contraignant des milliers d’ETI aux ressources financières et humaines limitées à se jeter à corps perdu dans un exercice de rapportage semblable à un puit sans fond, plutôt que de concentrer massivement leurs moyens sur la lutte contre le changement climatique.
 
Aujourd’hui, alors que l’outil productif européen menace toujours un peu plus de se réduire comme peau de chagrin, appuyer sur le frein fait de plus en plus consensus. Un soulagement ! En espérant qu’il ne soit pas trop tard. Et que le frein sera effectivement et rapidement enclenché. A défaut, le choc risque d’être fracassant pour le tissu productif européen, nos emplois, nos exportations, et la prospérité de nos régions.
 
Une invisibilisation du rôle moteur du Mittelstand européen pour la compétitivité verte
 
Comment en sommes-nous arrivés là ? À quel moment a-t-on associé les premières concernées, ces entreprises qui persistent à travailler et produire sur le sol européen alors que la compétition internationale se fait de plus en plus féroce ? Quand a-t-on prêté attention à la réalité d’une ETI qui, avec 400 salariés et 70 millions d’euros de chiffre d’affaires, ne peut dédier guère plus de trois personnes aux tâches administratives ? Comment a-t-on pu croire un seul instant que sélectionner, collecter et renseigner des centaines d’indicateurs serait favorable à son activité et à sa compétitivité ?
 
Peut-être pensait-on qu’en générant des rentes abyssales de complexité, on créerait un surcroît d’activité sur notre Vieux Continent ? C’était oublier qu’en étouffant à petit feu notre tissu économique, en lui imposant une charge normative non seulement totalement disproportionnée, mais aussi contradictoire avec l’objectif prétendument poursuivi, et en le faisant sans souci de réciprocité avec la concurrence non européenne, on risquait de n’avoir bientôt plus aucun indicateur à renseigner faute d’avoir su préserver un soupçon d’activité. Et la rente de complexité de se tarir, à jamais !
 
La législation Omnibus, une opportunité pour mettre fin à un suicide collectif
 
Mais mieux vaut tard que jamais renoncer au suicide collectif. Les ETI le réclament haut et fort : plus de 8 sur 10 jugent la simplification de la CSRD prioritaire, 2 sur 3 la jugent même « prioritaire et urgente ». Ces chiffres sont similaires pour la CS3D. Et pour cause : nos premières études d’impact ont évalué à 400.000 euros par an le coût moyen d’entrée pour une ETI industrielle. 2 milliards d’euros par an pour l’ensemble des ETI françaises, soit 13% du volume d’investissement annuel moyen !
 
Un appel puissant du terrain : des simplifications drastiques et immédiates ou le décrochage européen
 
L’Union européenne ne doit pas se contenter d’appuyer sur le frein, elle doit enclencher le frein à main. Elle doit vraiment redonner de l’air à toutes ses entreprises du Mittelstand qui ne demandent qu’une chose : investir, investir pour innover, investir pour se décarboner, investir pour recruter, investir pour durer ! Les autorités françaises ont eu le mérite de poser récemment des lignes de simplification claires et ambitieuses. Le METI appelle à ce que ces lignes dessinent l’objectif de simplification de court terme que nous attendons en retenant notre souffle : exempter les ETI de moins de 1500 salariés du champ d’application de la CSRD via la création d’une catégorie dédiée, exempter toutes les ETI du champ d’application de la CS3D, diviser par dix le nombre d’indicateurs et, d’ici à ce que ces allègements soient effectifs, suspendre l’application des textes.
 
La législation Omnibus ne peut pas décevoir : soit elle démontre notre capacité à agir pour l’avenir de l’Europe, soit elle confirme notre incapacité à faire autre chose que réguler.

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[BFM Business] Grands Prix des ETI 2025

Les Grands Prix des ETI sont de retour en 2025 ! Organisés par BFM Business et la Banque Palatine, avec le soutien institutionnel du METI, ils récompensent les plus belles réussites des entreprises de taille intermédiaire françaises.

Cette nouvelle édition mettra à l'honneur des ETI dans cinq catégories : Actionnariat familial ; Innovation ; Made in France ; Présence à l'international ; RSE.

De fin mars à début juillet, des chroniques dédiées aux pitchs des finalistes seront diffusées chaque mardi à 14h55 sur BFM Business.

La cérémonie de remise des prix aura lieu le 15 septembre prochain sur BFM Business. 

Les candidatures sont ouvertes jusqu'au 2 mars à minuit ; postulez dès à présent ! 

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[Financement] Baromètre Palatine-METI du financement des ETI #15

Alors que les menaces d’un relèvement des prélèvements obligatoires sur les entreprises se précisent, les résultats du 15e Baromètre Palatine-METI du financement des ETI témoignent d’une situation nettement dégradée en ce début d’année. Si l’incertitude politique est nocive pour les décisions d’investissements et de recrutements des ETI, la multiplication de mesures à rebours du redressement compétitif dans le cadre de l’exercice budgétaire pourrait - si elle était confirmée - porter le coup de grâce à la dynamique de reconquête industrielle, de création d’emplois et de montée en gamme initiée depuis une dizaine d’année. Déjà, la version du PLF en passe d’être adoptée confirme une baisse très significative du soutien à l’apprentissage, une hausse du versement mobilité, une surtaxe d’IS qui touchera plusieurs centaines d’ETI en raison des modalités de calcul (comptes non consolidés). De telles mesures vont percuter d’autant plus fort les ETI dont le nœud de contraintes s’est considérablement resserré ces derniers mois. Avec des conséquences en cascade sur l’emploi, l’investissement, l’innovation, la transformation... et les finances publiques.

 

1. L’activité reste à la peine, les perspectives en berne

L’année 2024 s’est achevée par des résultats en berne pour près de la moitié des ETI : 44% affichent en effet un chiffre d’affaires en dégradation sur l’année. La tendance est encore plus marquée pour la rentabilité, avec plus de 47% qui l’ont vue se dégrader en l’espace d’un an. La morosité est de mise à l’échelle sectorielle, plus d’1 dirigeant sur 2 estimant que la situation de son secteur d’activité est plus mauvaise qu’il y a douze mois, même si se manifeste un léger regain par rapport à la précédente édition du Baromètre, en octobre 2024 (près de 68%). Les perspectives ne sont guère encourageantes : seules 16% des ETI témoignent d’un carnet de commande plus rempli qu’en janvier 2024 et une majorité de dirigeants (54,6%) sont inquiets pour les perspectives de leur entreprise pour le T1 2025.

 

2. Une santé financière qui fait de la résistance sans être florissante

Un petit sursaut peut être observé s’agissant de la trésorerie : près de 3 ETI sur 10 font en effet état d’une amélioration sur un an (vs. 15% en octobre). Idem pour l’endettement, même si l’amélioration est ici encore plus ténue : 18% des ETI ont connu une dégradation de leur endettement net total sur un an, elles étaient 25% à connaître la même situation en octobre. La grande majorité des ETI ne rencontrent aucune difficulté à rembourser leurs différents financements, mais la part de celles qui redoutent d’en rencontrer prochainement est à la hausse (13% vs. 10%). Elles sont encore près de la moitié à juger les ratios financiers compliqués à tenir voire intenables. Toutefois, dans la plupart des cas les ETI obtiennent le soutien de leurs partenaires de financement : plus de 85% voient leurs demandes acceptées. Elles ne sont en revanche plus qu’1/4 à estimer que la baisse des taux d'intérêt pourrait libérer leurs projets d’investissements (vs. 4 sur 10 en octobre).

 

3. Un contexte politique et budgétaire qui pèse très lourd sur les projets de croissance

Si les coûts de production – et en premier lieu desquels, la hausse de la masse salariale, dont attestent 100% des ETI – affectent toujours l’activité de 83% des ETI et la rentabilité de plus de 96% d’entre elles, le contexte politique et budgétaire français a un impact très marqué sur les projets de croissance des ETI. Dans cette situation grippée, les décisions d’investissements et de recrutements en France sont en effet remises en cause pour 6 ETI sur 10. Dans le détail :
-  1 ETI sur 5 a suspendu, en tout ou partie, ses investissements en France ; 3 sur 10 ont réduit l’enveloppe allouée, 11% les ont réorientés vers d’autres pays ;
-  1 ETI sur 3 a réduit les recrutements envisagés et/ou l’enveloppe allouée ; 1 sur 4 les a suspendus ou se limite au remplacement des postes existants ; seules 4 sur 10 n’ont rien changé à leurs décisions de recrutements en France.

Sans surprise, les projets de croissance organique et externe, même s’ils sont toujours d’actualité pour plus de 6 ETI sur 10 dans le cas de la croissance organique et près d’1 ETI sur 2 dans le cas de la croissance externe, sont assortis d’enveloppes et de créations d’emplois en net repli par rapport à la précédente édition du Baromètre.

 

A noter enfin, l’essor de l’apprentissage devrait faire les frais de la réduction de l’aide au recrutement d’apprentis : près d’1 ETI sur 2 a déjà réduit ou va devoir réduire son nombre d’apprentis. Parmi elles, la baisse serait de 35% en moyenne.

 

 

Analyse de Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du METI :

Nous aurions souhaité inaugurer l’année avec de meilleures perspectives pour les ETI. La dégradation marquée dont témoignait le Baromètre réalisé en octobre est aujourd’hui confirmée, même s’il convient de noter qu’elle ne s’est pas non plus aggravée en dépit de l’accumulation d’éléments adverses, tant à l’échelle nationale que sur la scène mondiale. C’est une preuve supplémentaire de la persévérance des ETI, qui ne veulent pas lâcher prise face aux crises. Le nombre de projets de croissance traduit ainsi l’envie de ne pas céder de terrain dans un contexte international qui pourrait sérieusement se corser. Néanmoins, les enveloppes et les créations d’emplois associées ont subi la douche froide du contexte politique et budgétaire français. Celui-ci a affecté les décisions d’investissements et de recrutements en France de 6 ETI sur 10. Et devrait significativement saper la dynamique de déploiement de l’apprentissage, les ETI se préparant à un surcoût très important du recrutement d’apprentis. Ces résultats démontrent d’ores et déjà le coût, pour l’économie, le pouvoir d’achat, mais aussi le redressement des comptes publics, d’une part de l’instabilité politique, d’autre part d’arbitrages budgétaires fragilisant l’activité.

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[Publication] Baromètre du mécénat d'entreprise en France

Réalisé par ADMICAL, avec le soutien du METI, le Baromètre du mécénat d'entreprise 2024 montre une accélération du nombre d'entreprises mécènes entre 2018 et 2023, qui a été multiplié par 1,8 pour atteindre 9% des entreprises françaises. 

Le ZOOM consacré aux ETI illustre leur engagement "par nature" dans leurs territoires d’implantation et envers leurs collaborateurs :

  • Plus de la moitié des ETI (56,3%) pratiquent le mécénat. Alors qu'elles ne représentent que 0,2% des entreprises françaises, leur action mobilise 27,6% des volumes de dons déclarés en 2023.
  • La part d'ETI mécènes et les volumes déclarés sont en hausse de respectivement +14% et de +29,5% par rapport à 2020.

     

  • Les politiques de mécénat des ETI sont avant tout motivées par le renforcement de leur ancrage territorial ainsi que de fédérer et fidéliser leurs collaborateurs.


Philippe d'ORNANO, co-président du METI et président de Sisley
:

"Animées par une vision de long terme, les ETI sont des entreprises engagées “par nature” dans leurs territoires d’implantation et envers leurs collaborateurs. Alors qu’elles ne représentent que 0,2 % des entreprises françaises, leurs actions de mécénat mobilisent plus du quart des dons déclarés dans le pays. Il est capital de préserver, même d’encourager le mécénat au bénéfice des écosystèmes locaux dans lesquels sont enracinées les ETI."