Patrick Ibry, directeur général délégué, Banque Palatine :
« Dans un contexte incertain les entreprises doivent faire face à des contraintes conjoncturelles. Le niveau de confiance des dirigeants d’ETI dans leur activité et leurs projets de développement s’en ressent et se traduit par un léger fléchissement. Une tendance à relativiser compte tenu d’un niveau particulièrement élevé au 1er semestre. Cet automne, davantage de dirigeants affirment avoir obtenu une réponse favorable à leurs demandes de financement. A l’image du secteur bancaire Palatine a joué son rôle aux côtés des ETI pour les accompagner dans la relance et au-delà ! »
Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du METI :
« En cette fin d’année, les ETI sont confrontées à plusieurs défis : poursuivre la dynamique de croissance, d’investissement et d’emploi engagée depuis douze mois tout en absorbant l’impact des tensions sur l’offre (difficultés de recrutement, hausses de prix, pénuries). Or, celles-ci non seulement s’intensifient mais semblent s’inscrire dans la durée. Si la situation financière des ETI reste satisfaisante, la nouvelle année risque fort d’amener son lot d’incertitudes (notamment sur les marges), a fortiori dans un contexte sanitaire dégradé. »
Capacités de financement : une situation qui continue de s’améliorer mais une confiance qui diminue
La 4e édition du Baromètre souligne de nouveau la capacité de résistance des ETI malgré les conséquences de la crise : elles sont 65% à faire état d’un chiffre d’affaires en amélioration par rapport au 3ème trimestre 2019, un taux qui monte à 77,6% par rapport au 3ème trimestre 2020. Ce résultat mérite toutefois d’être mis en regard de l’évolution de la confiance des dirigeants dans les perspectives de leur entreprise pour les six prochains mois. Même s’il reste élevé, ce taux diminue depuis le début d’année, les dirigeants d’ETI sont désormais 80% à se dire assez ou très confiants, contre 97% en mai dernier.
La situation de trésorerie des ETI poursuit son amélioration par rapport à l’an dernier pour près de la moitié d’entre elles, cependant que près d’un quart jugent qu’elle s’est dégradée. En parallèle, 21% des ETI connaissent un endettement net total en dégradation par rapport à novembre 2020, un meilleur score que le précédent baromètre (25%) et une part qui tombe à 17% lorsqu’il s’agit de l’endettement net hors PGE.
Besoins de financement : impact massif des tensions sur l’offre et utilisation croissante des PGE
Plus de 4 ETI sur 5 (83%) n’ont pas de besoins de crédits court terme complémentaires et pour celles qui font appel à leurs partenaires bancaires, 93% reçoivent une réponse positive (+2 points vs septembre). Pour autant, le recours aux PGE semble être de plus en plus nécessaire : 54% des ETI l’ont utilisé au moins partiellement (vs 46% en septembre), dont un quart à plus de 75%.
Il s’avère que les ETI sont particulièrement exposées aux tensions sur l’offre, 9 sur 10 se déclarant concernées par des difficultés conjoncturelles telles que hausses des prix des matières premières et de l’énergie, pénurie, recrutement. 75% se disent même très concernées par la hausse des matières premières et 68% par les difficultés de recrutement. Des difficultés qui sont répercutées en tout ou partie sur les prix de vente pour 88% des ETI.
Opportunités : une dynamique d’investissement et de création d’emplois toujours vigoureuse
Les dirigeants d’ETI démontrent une nouvelle fois leur vision à long terme et leur volonté d’investir :
· Près de 7 ETI sur 10 ont initié un ou plusieurs projet(s) de croissance organique depuis le début de l’année ou projettent de le faire d’ici fin 2021 (via un financement avec leurs ressources propres pour 71%). Parmi celles-ci, la moitié y a consacré ou va y consacrer au moins 5 millions d’euros ; 35% vont générer au moins 50 emplois.
· Près de 6 ETI sur 10 ont lancé ou vont lancer un ou plusieurs projet(s) de croissance externe cette année (des projets financés en recourant à l’endettement pour la majorité). Parmi elles, 45% projettent d’y consacrer au moins 10 millions d’euros ; 30% vont générer au moins 50 emplois.
Ces projets concernent la France pour l’immense majorité d’entre eux. Un tiers des ETI jugent par ailleurs que le plan « France 2030 » pourrait influer sur leurs investissements.