La 5e édition du Baromètre confirme la dynamique de reprise initiée dès la fin de l’année 2020. Sans surprise, 86% des ETI font état pour 2021 d’un chiffre d’affaires en amélioration par rapport à 2020 et 75% d’entre elles constatent que leur rentabilité d’exploitation est en hausse sur la même période.
 
Capacités de financement : une santé financière toujours solide mais une confiance quelque peu émoussée par l’actualité
 
Les ETI affichent ainsi une santé financière robuste. Leur situation de trésorerie poursuit son amélioration par rapport à l’an dernier. Près de 4 ETI sur 5 rapportent une trésorerie stable ou en amélioration par rapport au précédent baromètre. Il en va de même s’agissant de l’endettement. Alors que 21% des ETI connaissaient un endettement net total en dégradation en décembre 2021, ce taux chute à 17% pour cette cinquième édition.

Malgré ces résultats, la confiance des dirigeants dans les perspectives de leur entreprise pour les six prochains mois est en diminution : seuls 65% d’entre eux se disent assez ou très confiants, contre 80% en fin d’année dernière. Cet infléchissement s’explique certainement en grande partie par le contexte géopolitique et ses conséquences économiques : la moitié des dirigeants d’ETI s’inquiètent en effet de son impact sur leur entreprise.[1]
 
Besoins de financement : des difficultés multiples qui s’intensifient, sans générer de besoins de financement significatifs à ce stade
 
Les tensions sur l’offre, déjà éprouvées depuis plusieurs mois par les dirigeants d’ETI, ne vont que s’accentuant : 9 ETI sur 10 sont concernées par l’ensemble des difficultés identifiés (recrutement, transport & acheminement, énergie, matières premières, pénuries & approvisionnement), dont 77% très touchées par la hausse des prix des matières premières.

Pour autant, les ETI ne ressentent pas de plus forts besoins de financement : plus de 4 ETI sur 5 déclarent ne pas avoir besoin de crédit court terme complémentaire. Quand la situation se présente, les ETI peuvent compter sur leurs partenaires bancaires : 95,5% des demandes de financement sont acceptées, en hausse de 2,5 points par rapport à décembre 2021. En outre seules 6% rencontrent ou risquent de rencontrer des difficultés pour rembourser leur PGE et plus de 75% n’envisagent pas de recourir à un Prêt Participatif Relance (PPR) ou aux obligations Relance.
 
Opportunités : une forte ambition de croissance soutenue par de nombreux investissements en France
 
Les dirigeants d’ETI font une nouvelle fois preuve de leur vision à long terme en poursuivant une dynamique d’investissement très soutenue :
- 76% des ETI ont initié ou vont initier un ou plusieurs projet(s) de croissance organique d’ici le mois de juin ;
- 54% des ETI ont initié ou vont initier un ou plusieurs projet(s) de croissance externe d’ici le mois de juin ;
Ces investissements concernent la France pour l’immense majorité. Ils devraient donner lieu à des créations d’emplois significatives : 50 emplois a minima pour plus d’un tiers d’entre eux.

Le dynamisme des ETI est observé de près. Plus d’une ETI sur trois a été approchée pour un rachat ou une entrée au capital, proposition déclinée dans près de 9 cas sur 10.
 
Patrick Ibry, directeur général délégué, Banque Palatine :
« La conjoncture économique et géopolitique limite la visibilité sur les perspectives à court et moyen terme. Pour autant, elle ne semble pas provoquer une posture d’attentisme des dirigeants d’ETI. Pour preuve, la tendance à la hausse des investissements observés en 2021 se confirme sur le premier trimestre 2022. Le soutien en trésorerie opéré par les partenaires financiers et les pouvoirs publics s’avère efficace. D’ailleurs, 95,5% des ETI ont reçu une réponse favorable à leur demande de financement auprès de leur banque. Un chiffre en progression constante depuis septembre dernier. Les dirigeants d’ETI peuvent ainsi poursuivre leurs projets de croissance ou d’investissements dans de bonnes conditions. »
 
Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du METI :
« En ce début d’année, l’incertitude conjoncturelle et le renchérissement des coûts de production pèsent sur l’activité et les marges des ETI et, par conséquent, la confiance des dirigeants. L’impact de la crise ukrainienne nécessite un suivi attentif alors que plus d’1 ETI sur 2 se déclare déjà affectée. Les ETI n’ont pas pour autant renoncé à leurs projets d’investissement et 2022 débute ainsi sous le signe d’une dynamique soutenue, qui promet de se traduire par des créations d’emplois significatives si elle est maintenue. »


[1] N.B. Cette enquête a été réalisée au début de la guerre en Ukraine ; les conséquences économiques de cette dernière n’étaient alors pas appréhendées dans leur totalité. Elles méritent d’être monitorées de près.