En cette fin d’année, l’inquiétude monte chez les dirigeants d’ETI face à la persistance des difficultés conjoncturelles, au premier rang desquelles la flambée des prix de l’énergie. Leur confiance atteint le plus bas niveau jamais enregistré depuis la mise en place de ce Baromètre en mars 2021. Parmi les ETI vivement affectées par la crise énergétique, 12,5% d’entre elle ont déjà dû diminuer leur production et près de 17% l’envisagent.
 
Capacités de financement
Les tensions se confirment ce trimestre. La confiance des dirigeants dans les perspectives de leur entreprise pour 2023 accuse le coup : 48,6% % se disent assez ou très inquiets, contre 37 % en septembre dernier. Sur le plan de la trésorerie et de l’endettement, la part des ETI témoignant d’une dégradation sur un an demeure élevée : près de 45% s’agissant de la trésorerie et plus de 3 ETI sur 10 s’agissant de l’endettement. Elles sont désormais près de 19% à rencontrer des difficultés risquant de compromettre le respect de leurs convenants bancaires (vs. 14% au dernier trimestre).
 
Besoins de financement
Les ETI continuent de témoigner de difficultés massives : quasiment toutes rencontrent des difficultés de recrutement et près de 9 sur ETI sont affectées par la hausse des prix de l’énergie. L’explosion des prix de l’énergie menace à elle seule l’activité : alors que, parmi les ETI concernées, seule 1 sur 10 est en mesure de répercuter cette hausse en totalité sur ses prix, 12,5% ont déjà dû diminuer leur production et près de 17% l’envisagent.

Dans le même temps, plus de 2/3 des ETI font face à des demandes de revalorisation salariales exceptionnelles en raison de l’inflation mais près de 4 sur 10 peinent à y répondre.

C’est ainsi que les ETI sont aujourd’hui plus de 25% à souhaiter une rééchelonnement de l’amortissement de leur PGE (contre 17,5% en septembre). Dans cette période compliquée, les partenaires bancaires répondent présents : plus de 86% des ETI obtiennent une réponse favorable à leur demande de financement.
 
Opportunités  
L’investissement résiste même s’il marque un léger repli par rapport à septembre : plus de 6 ETI sur 10 ont initié au moins un projet de croissance organique en 2022 ; près d’1 sur 2 s’agissant de la croissance externe. Les investissements se concentrent de plus en plus sur la France même si un tiers des porteurs de projets se déploient aussi ailleurs en Europe. Les montants alloués ainsi que le nombre d’emplois créés dans ce cadre accusent une légère diminution, traduisant la pression globale sur les marges. Parallèlement, la part de ETI envisageant une recomposition capitalistique croit fortement, atteignant 40% (contre 21% en septembre).
 
 
Patrick Ibry, directeur général délégué, Banque Palatine :
« En cette fin d’année 2022, les ETI démontrent – à nouveau – leur remarquable capacité d’adaptation à un contexte économique inédit. Pour preuve, ce nouveau baromètre révèle la stabilité de la situation financière des ETI françaises. Il indique également que pour plus de la moitié d’entre elles, elles ont initié des projets de croissance en 2022. A travers ces données récurrentes et quasi constantes de baromètre en baromètre, on peut mesurer combien est grande la détermination de leurs dirigeants à développer leurs activités en France et à l’étranger. Le moteur de ce dynamisme est l’agilité. Agilité qui est sans nul doute le marqueur principal de l’ADN d’un dirigeant d’ETI française. »
 
Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et co-président du METI :
« La fin d’année est morose pour les ETI : l’impact des difficultés conjoncturelles, avec en premier lieu la crise énergétique, se fait sentir sur tous les fronts : activité, trésorerie, rentabilité, investissement. Si leur situation financière, en moyenne, ne se dégrade pas trop fortement, les signes d’inquiétude se multiplent (amortissement des PGE, respect des covenants bancaires...) et la confiance des dirigeants à court terme atteint le plus bas niveau jamais enregistré depuis le lancement de ce Baromètre. L’explosion des prix de l’énergie est telle que les aides mises en place, si elles constituent une évolution positive, n’amortiront qu’une partie minime du choc à l’échelle de la catégorie. Sans une évolution sensible de la conjoncture, 2023 risque d’être une année très compliquée. »