Par Philippe d'Ornano (président de Sisley, co-président du METI)

La réindustrialisation du pays, il faut s’en réjouir, fait figure de priorité pour la majorité des candidats à l’élection présidentielle. Les trois grandes crises que nous venons de traverser en l’espace de cinq ans – d’abord la crise sociale et territoriale des Gilets jaunes, puis la pandémie de la Covid-19, et désormais la guerre en Ukraine – auront achevé de convaincre les responsables politiques de tous bords. Enfin, « le produire en France » est compris comme la condition de notre souveraineté et de notre indépendance économique autant que de l’avenir de notre modèle social et de la cohésion de nos régions.

Après quarante ans de désindustrialisation massive, la plus rapide et la plus profonde de tous les pays de l’OCDE et ses deux millions d’emplois industriels perdus, renverser fermement la vapeur et reconstruire une industrie solide et performante relève aujourd’hui du consensus politique.

Cet objectif est à notre portée. Il est indispensable pour construire l’économie de demain et produira rapidement des effets tant pour l’emploi que pour l’équilibre des comptes publics et sociaux. Mais pour l’atteindre, il faut faire la bonne analyse et comprendre les raisons qui ont conduit la France à cette situation inédite.

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Publié par L'Opinion le 14 mars 2022