C’est un symbole pour les Gilets jaunes. Revenir sur la suppression de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), vécue comme un cadeau aux riches, doit permettre de rééquilibrer la fiscalité. Faux, selon le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (METI). “On ne le dit pas assez, mais l’ISF, ce sont les entreprises qui le payaient“, affirme Frédéric Coirier. Pour le coprésident du Meti et le président de l’ETI Poujoulat, le constat est sans appel. L’ISF a d’abord eu pour conséquence d’entraver le développement des entreprises familiales. “Elles devaient verser des dividendes suffisants aux actionnaires suffisants pour couvrir leur ISF“, rappelle-t-il. Et obéraient ce faisant leur capacité d’investissement. Surtout les années moins fastes, où le versement de dividendes pouvait devenir casus belli entre les dirigeants actionnaires, exonérés d’ISF, et les autres. Pour ces dirigeants, le problème survenait plus tard quand, au moment de la retraite, survient le moment de la cession de l’entreprise. Beaucoup repoussent alors la vente. “L’ISF n’est jamais mis au premier rang des freins à la cession, nuance Alain Tourdjman, le directeur des études économiques et de la prospective du groupe BPCE. Mais il ressort régulièrement.” Avec un effet pervers. “Les entreprises dont le dirigeant est âgé ont tendance à s’endetter moins, à investir moins, donc à perdre de la valeur“, résume Alain Tourdjman…lire la suite
Publie par L’Usine Nouvelle le 17 décembre 2018