Après la crise énergétique de 2022, les ETI françaises se sont tournées vers les énergies renouvelables et le nucléaire. Mais la régulation post-ARENH et la fiscalité ne sont pas adaptées à leurs taille et activité, déplore Frédéric COIRIER, co-président du METI.
En matière d'énergie, longtemps, les ETI françaises ont nagé dans le bonheur de la simplicité et de la compétitivité. Les bonheurs sont rares dans un pays où les coûts de production restent les plus élevés de l'Union européenne en raison du poids des prélèvements obligatoires et de la complexité.
Le parc électronucléaire français assurait en effet à nos ETI, industrielles (50 % de l'industrie française) et fortement exportatrices (86 % d'entre elles), une sécurité d'approvisionnement assortie de coûts très compétitifs en comparaison avec leurs concurrentes européennes.
Cet avantage compétitif a été brisé net par la crise énergétique de 2022. Avec une combinaison des plus malheureuses : déclenchement de la guerre en Ukraine, structuration du marché européen fondé sur la règle du « merit order », indisponibilité de plusieurs dizaines de réacteurs, contrats échus et renégociés au pire moment avec les fournisseurs.
Résultat : l'immense majorité des ETI industrielles ont vu leur coût d'électricité exploser en 2023 et 2024, souvent multiplié par 4. Parfois par 10. Aujourd'hui encore, les marges s'en souviennent…
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Publiée par Les Échos le 4 mars 2025