Alors que les auditions des commissaires pressentis débutent le 4 novembre au Parlement européen, le METI s’attache à positionner les mid-caps (ou entreprises de taille intermédiaire) européennes dans le débat public. Mercredi 16 octobre 2024, il a ainsi organisé, avec le think-tank EPC, un débat entièrement consacré à cette catégorie d’entreprises – le premier du genre. L’événement a permis de présenter deux nouvelles études relatives aux mid-caps, ainsi que de faire dialoguer des porte-paroles de ces entreprises avec une représentante de la Commission européenne. Alors que celle-ci a mis à l’agenda de la nouvelle mandature la création d’une catégorie “small mid-caps”, le potentiel des mid-caps ne peut plus être ignoré.
Les mid-caps ont longtemps été les grandes oubliées de la conception des politiques économiques et industrielles de l’Union européenne, comme ce fut précédemment le cas en France avant que la catégorie ETI ne soit créée par la Loi de modernisation de l’économie en 2008. Aujourd’hui, la France fait à cet égard figure d’exception au sein de l’Union européenne : aucun autre pays n’est à ce jour officiellement doté d’une catégorie “mid-caps” et les institutions européennes ne font pas la distinction, sauf à de rares exceptions, entre les “mid-caps” et les “large-caps” alors même que leurs moyens, financiers et humains, ainsi que leur empreinte sur le territoire européen, sont difficilement comparables.
Avec ses partenaires, le METI s’emploie, depuis plusieurs années, à pallier cette lacune. Si les midcaps étaient quasiment absentes du discours institutionnel européen jusqu’à la crise de la COVID19, les lignes ont sensiblement bougé depuis. Et ce, à la faveur d’un triple éclectrochoc - crise pandémique, crise énergétique, inflation normative - qui a mis en exergue la nécessité de mieux prendre en considération les mid-caps et leurs spécificités dans la conception des normes, politiques et programmes européens, et ainsi remédier au risque croissant de fragiliser un segment d’entreprises pourtant essentiel à la “prospérité durable” de notre continent.
En témoignent les principaux enseignements qui sont ressortis du débat animé par EPC mercredi 16 octobre, à l’appui des études présentées par les intervenants. La première, produite par EPC et intitulée “Enhancing Economic Security and Competitiveness – The Untapped Potential of the EU’s Mid-Caps” souligne que les mid-caps représentent plus de 17% de l’emploi et plus de 20% du chiffre d’affaires des entreprises européennes. Elles sont bien représentées dans les secteurs technologiques critiques identifiés par la Commission européenne. Certaines d’entre elles font même l’objet de contrôles à l’exportation, ce qui illustre leur leadership technologique. Néanmoins, leur potentiel est empêché par la complexité et l’instabilité normatives, qui les affectent proportionnellement plus que les autres catégories d’entreprises.
La seconde étude, produite par l’Observatoire Trendéo et intitulée “Les ETI à travers les données Trendéo” examine les caractéristiques des ETI françaises en termes d’emploi : sur la période 2009-2023, elles ont non seulement créé plus de 20 fois plus d’emplois par entreprise que les PME, mais elles affichent aussi la plus faible variation annuelle en termes de créations et suppressions d’emplois. Elles sont donc tout à la fois des moteurs et des airbags de l’emploi. Dans le même temps, elles font l’objet d’importantes prédations : sur la période 2019-2023, 3% du chiffre d’affaires annuel de la catégorie (soit 30 Mds€) a fait l’objet d’acquisitions. Parmi elles, les acquisitions par des entreprises non-européennes représentent près de 1% du chiffre d’affaires annuel des ETI françaises (plus de 9 Mds€).
Face à ce constat, et à la faveur du travail mené ces dernières années, une fenêtre d’opportunité inédite est désormais ouverte pour les mid-caps européennes : la création d’une catégorie “small mid-caps” est à l’agenda de la nouvelle Commission européenne, inscrite dans la lettre de mission du vice-président exécutif désigné, chargé de la Stratégie industrielle et de la Prospérité. Cette avancée majeure a été précédée par plusieurs jalons déterminants. L’un des premiers a été la mise en place d’un régime temporaire d’encadrement des aides d’Etat durant la crise de la COVID-19, prenant acte de l’inadéquation du régime en place. S’en sont suivis, en particulier, les rapports d’Enrico LETTA et de Mario DRAGHI, tous deux soulignant la nécessité d’une meilleure connaissance et reconnaissance des mid-caps, notamment du point de vue de la complexité normative.
Dans ce contexte, le METI poursuivra résolument, avec ses partenaires et les membres de sa commission « Pour un Mittelstand européen », son travail d’objectivation – de nouvelles études seront dévoilées prochainement – et de plaidoyer en faveur de la création d’une catégorie midcaps européenne. Avec des objectifs bien identifiés : garantir la proportionnalité des normes à la taille des entreprises ; inciter les PME à passer le seuil haut de la catégorie et ainsi accéder à la taille ETI ; consolider les filières stratégiques, la cohésion territoriale et la puissance à l’export dont les mid-caps sont des chevilles ouvrières ; faciliter l’accès des mid-caps à la commande publique ainsi qu’aux programmes de soutien à l’innovation et à la transformation.

[Communiqué] Vers une catégorie mid-caps européenne ? Les premiers jalons sont posés

[Budget] La vice-présidente du METI auditionnée par le Sénat
Ce mardi 15 octobre 2024, Sylvie Grandjean, vice-présidente du METI et directrice générale de REDEX, a participé, aux côtés des principales organisations représentatives des entreprises, à une table-ronde organisée par la délégation aux Entreprises du Sénat.
Interrogée sur les priorités des entreprises pour 2025, Sylvie Grandjean a expliqué combien les ETI pourraient être affectées par les mesures envisagées par le Gouvernement dans son projet de budget : « quand on traverse des moments difficiles, ce n’est pas en taxant les entreprises qu’on sort par le haut des difficultés ».
Soulignant qu’« une ETI ce n'est pas seulement une entreprise, c'est aussi un lien social qui fait vivre les territoires », elle a appelé à ne pas entraver davantage le travailler et produire en France. Alors qu’elles doivent déjà absorber un niveau de prélèvements obligatoires significativement plus élevé que la moyenne européenne, les 6200 ETI de France sont en effet confrontées aujourd'hui à une conjoncture particulièrement défavorable, qui a porté un coup d'arrêt à leurs projets d'investissements et de créations d'emplois.

[Interview] Le co-président du METI invité sur BFM Business
Ce vendredi 11 octobre 2024, Frédéric Coirier, co-président du METI et PDG de Poujoulat, était l’invité de l’émission Good Morning Business sur BFM Business.
Réagissant au projet de budget pour 2025 présenté jeudi par le Gouvernement, Frédéric Coirier a souligné l’ampleur des hausses de prélèvements obligatoires sur les entreprises (13,6 milliards) qui dessine des perspectives préoccupantes dans un contexte conjoncturel déjà très difficile. Ainsi, le coup de frein sur l'activité serait tel que les recettes risqueraient de baisser significativement en 2025.
Publié par BFM Business le 11 octobre 2024

[Tribune] Si tu veux la prospérité, prépare la compétitivité
Ce jeudi 10 octobre 2024, Frédéric Coirier et Philippe d’Ornano, co-présidents du METI, ont signé une tribune dans l’Opinion intitulée "Si tu veux la prospérité, prépare la compétitivité".
Soyons lucides, plaident-ils : contrairement à la plupart de ses voisins européens, la France n’a jamais fait sérieusement le choix de la compétitivité.
Malheureusement, les Français en subissent les conséquences : disparition de filières complètes, déclin de régions entières, chômage de masse et destruction de 2,5 millions d’emplois industriels.
Plutôt que de refaire le choix des mauvaises recettes d’hier – hausse des impôts sur les entreprises, hausse du coût du travail – nous avons désormais la preuve qu’une autre politique est possible : la compétitivité est le plus court chemin qui mène à la prospérité.